Jacques Thierry : acheter le faible à prix d'argent et le pauvre pour une paire de sandales

Blog de Jacques Thierry, 08/07/09

TRAVAILLER PLUS POUR VIVRE MOINS.

 » Je hais les dimanches  » ! , c’est le cri de tous ceux qui se retrouvent seuls le week end et qui vont mal. Le président de la République les a entendus. Plus de commerces seront ouverts le dimanche, l’angoisse et la solitude vont diminuer ! La société marchande est le grand médicament sociétal.

La loi du repos du dimanche a été votée en 1906 à l’unanimité moins une voix après quatre années de réflexion. Le gouvernement va la détricoter en catimini, l’été, grâce à sa QUATRIEME proposition de loi . Dominique Quinio, journaliste, écrit :  » Il faudrait en politique recourir à la notion d’ « obstination déraisonnable « , comme on le fait en médecine. »

Cette loi sera suivie d’autres plus tard qui continueront la démolition de ce fameux repos dominical. Elle ne pourra pas faire respecter le volontariat des employés . Qui peut croire sérieusement qu’un salarié pourra refuser à son patron de travailler le dimanche ? Mais l’essentiel n’est pas là. Ce projet de loi, si cher au président de la République, est un étendard de notre pieuvre , la société de consommation. La société marchande est la seule et grande valeur de nos néo libéraux . Le mercantilisme est proposé comme remplacement de la vie familiale et culturelle.

Il ne s’agit pas d’un enjeu religieux, pour les chrétiens et pas seulement les catholiques, mais du sens de l’homme que nous avons ou non. Le commerce n’est pas le dernier mot de la condition humaine pour son épanouissement. Les épiscopats de l’Europe l’ont d’ailleurs affirmé avec humour, ce qui n’est pas plus mal :  » Un catholique peut aller à la messe tous les jours, mais il n’y a que le dimanche que les familles peuvent se retrouver. »

Les évêques français ne se font pas beaucoup entendre par peur, sans doute, d’être accusés de défendre uniquement la messe . Le courage n’est pas d’actualité. Quelle tristesse, la société bling bling continue ses ravages dans une indifférence généralisée.

Amos écivait vers 750 avant J.C. : « Nous achéterons les faibles à prix d’argent et le pauvre pour une paire de sandales. » 8, 6.

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