Travail du dimanche : la colère monte

Politique le 24 juin 2009

L’opinion de : Gérard Filoche (Inspecteur du Travail)

Il s’agit comme vous l’avez compris de faire travailler des femmes et des jeunes pauvres et précaires le dimanche… Il s’agit d’un vandalisme social pour détruire les liens sociaux partout, dans les cités, dans les familles, dans la vie citoyenne… il s’agit de remplacer la société du loisir par la société du caddie… Il s’agit de fabriquer du chômage… le lundi ! Il s’agit de favoriser la grande distribution et de faire fermer les commerces de proximité…

Mais pas seulement : Sarkozy, Chatel, Bertrand, Maillé, ont appâté le gogo en prétendant que le dimanche serait payé double et accompagné d’un repos compensateur c’est à- dire payé triple. Seuls les naïfs pouvaient croire cela.

Les dernières moutures du texte précisent que ce ne sera pas le cas
–       dans les communes touristiques (sic) (attention elles seront distinctes des « zones touristiques »)
–       dans l’ameublement (sic) (et d’autres branches comparables, le bricolage…)
–       dans les lieux déjà dits de consommation d’usage les week-ends (sic)
C’est-à-dire que là où il y avait déjà ouverture il n’y aura pas de doublement, ni de repos compensateur, ce sera … négocié !

Nous le disions ici : la banalisation du travail du dimanche se traduira par une banalisation du salaire du dimanche, sans majoration, sans avantage, ni repos compensateur. Les quelques salariés abusés, comme à Plan de campagne qui croyaient y voir un gain sont tombés dans le piége, l’ouverture généralisée du dimanche se traduira par des salaires ordinaires le dimanche ! S’il n’y a plus d’exception pourquoi payer plus ?

Et des détails que Martine Billard, député verte de Paris n’a pas manqué de dénoncer et de combattre : il y aura trois cas particuliers, Paris, Lyon et Marseille. Ce serait les maires qui trancheraient…. Hé oui, mais à Paris, le texte ne dit pas cela, ce sera le Préfet.

Allez Paris, ville touristique sera ouverte le dimanche avec des caissières, femmes, jeunes pauvres et précaires.

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