Les salariés peuvent-ils choisir ?

Les salariés peuvent-ils choisir ?

  • Selon le texte, théoriquement oui. Mais en pratique, ce sera non.

Analyse :

Le texte affirme que les salariés devront être volontaires. Mais en fait, le lien entre un employeur et un employé est un lien de subordination, excluant toute application du volontariat. Tout comme le temps partiel et les horaires décalés, le travail du dimanche sera lui aussi subi.

Pour un employeur, il ne sera pas possible de ne pas tenir compte du refus d’un salarié, à partir du moment où les magasins concurrents seront aussi ouverts dimanche. Cela aura nécessairement une incidence sur les augmentations, les primes, et les promotions des salariés concernés.

De même, le texte prévoit que le refus de travail du dimanche ne soit pas un motif de refus d’embauche. Mais comment un rectuteur ne pourrait-il-pas tenir compte de ce critère si le poste proposé comporte l’obligation du travail du dimanche ? Le motif de non-recrutement ne sera donc jamais celui-làn mais tout autre motif facile à imaginer. A qui doit-on jeter la pierre, au candidat ou à l’employeur ? Ni l’un ni l’autre, mais à la loi et son hypocrisie.

Les cadres, c’est à dire la population en général responsable des promotions et des embauches, les avent bien : ils sont 85% à ne pas croire au « volontariat » gravé dans le texte (sondage IPSOS 2008)

Richard Mallié l’avoue lui même : « La réalité, c’est que celui qui ne veut pas travailler le dimanche ne postule pas par exemple à Plan-de-Campagne [zone commerciale ouverte le dimanche qui se trouve dans la circonscription du député Mallié, ndlr] ».

Des orientation législatives déjà à l’oeuvre

Il est fort à craindre que ce « volontariat » virtuel soit mis à mal très rapidement. En témoigne l’amendement Confokea (Amendement Debré à la LME), qui contraint d’ores et déjà les salariés du secteur du meuble à travailler le dimanche.

Cet amendement, voté sur la base d’informations inexactes, et qui devait être abrogé, ne l’est toujours pas, laissant penser que la direction générale est bien la convergence vers le régime général. A quand d’autres amements touchants d’autres secteurs ?

 

Laisser un commentaire