Boutin : «Elargir la majorité aux valeurs chrétiennes»

Le Figaro, 12/06/09

Christine Boutin, ministre du Logement, explique pourquoi son parti, Le Forum des républicains sociaux, a choisi de se rebaptiser Parti chrétien-démocrate. «Nous ne serons pas un parti confessionnel», assure-t-elle.

[…] [Pour votre parti,] Comment peser ? 
Le FRS compte 8 500 adhérents, c’est autant que les Verts ou le Nouveau Centre. Notre capacité d’influence est réelle, comme nous l’avons démontré sur des sujets majeurs : le statut du beau-parent et le repos dominical. Notre parti est engagé dans les débats sur la bioéthique, les mères porteuses et le partage de la richesse. Nous avons aussi enrichi le programme de l’UMP pour les européennes en faisant retenir la création d’une 21e commission consacrée à la lutte contre la précarité. Par ailleurs, je travaille avec des universitaires, des chefs d’entreprise et des experts pour faire des propositions sur la gouvernance des entreprises, le partage de la valeur ajoutée et la refondation du capitalisme. Je participe donc pleinement aux chantiers ouverts par le président. Mon ambition est d’élargir la majorité présidentielle en portant les valeurs chrétiennes. Pour toutes ces raisons, je fais mon «coming out» en transformant le «Forum des républicains sociaux » en «Parti chrétien-démocrate». […]

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Christine Boutin : «Le Forum des républicains sociaux compte 8 500 adhérents, c’est autant que les Verts ou le Nouveau Centre. Notre capacité d’influence est réelle.» Crédits photo : Le Figaro

LE FIGARO. – Aucun candidat du Forum des républicains sociaux n’a été élu dimanche. Comment réagissez-vous ? 
Christine BOUTIN. – Nos candidats n’étaient pas en position éligible mais leur présence était un signe d’unité. Certains ont de bonnes chances de siéger à Strasbourg dans les cinq ans. C’est notamment le cas de Xavier Lemoine, numéro cinq de la liste en Ile-de-France. Michel Barnier, qui conduisait la liste, vise un poste de commissaire. Il y aura à terme d’autres départs.

Votre parti existe-t-il au sein de l’UMP ? 
C’est grâce à l’unité de ses différentes composantes que l’UMP a pu afficher de très bons résultats. Le FRS a amené les voix des électeurs qui avaient voté non au référendum de 2005. Il va continuer à jouer l’unité. Mais je souhaite aussi que ce parti soit plus visible au sein de la majorité.

Comment peser ? 
Le FRS compte 8 500 adhérents, c’est autant que les Verts ou le Nouveau Centre. Notre capacité d’influence est réelle, comme nous l’avons démontré sur des sujets majeurs : le statut du beau-parent et le repos dominical. Notre parti est engagé dans les débats sur la bioéthique, les mères porteuses et le partage de la richesse. Nous avons aussi enrichi le programme de l’UMP pour les européennes en faisant retenir la création d’une 21e commission consacrée à la lutte contre la précarité. Par ailleurs, je travaille avec des universitaires, des chefs d’entreprise et des experts pour faire des propositions sur la gouvernance des entreprises, le partage de la valeur ajoutée et la refondation du capitalisme. Je participe donc pleinement aux chantiers ouverts par le président. Mon ambition est d’élargir la majorité présidentielle en portant les valeurs chrétiennes. Pour toutes ces raisons, je fais mon «coming out» en transformant le «Forum des républicains sociaux » en «Parti chrétien-démocrate».

Pourquoi ce nom ? 
Il nous permet d’avoir une identité plus forte et plus explicite. Il sera proposé aux adhérents le 20 juin lors de notre conseil national. À droite, beaucoup ont abandonné les valeurs chrétiennes. Philippe de Villiers a passé des alliances désastreuses depuis 1994 et se retrouve seul. François Bayrou a bradé ces valeurs au profit de son ego. C’est pour cette raison que j’ai quitté l’UDF en 2001. Le Nouveau Centre regroupe les élus issus de l’UDF. Pour ma part, je veux aller plus loin : pour intégrer cet électorat au sein de la majorité présidentielle, il faut porter haut et fort ces valeurs chrétiennes. Il ne suffit pas de préempter un électorat pour en représenter les valeurs !

Votre parti ne court-il pas le risque d’être un parti confessionnel ? 
Nous porterons les valeurs chrétiennes, mais nous ne serons pas un parti confessionnel. C’est le cas de tous les partis chrétiens-démocrates au monde.

Le remaniement approche et les rumeurs enflent sur votre départ… 
Je n’ai aucune inquiétude. Le président m’a fixé des objectifs et je les ai tenus. J’ai totalement confiance en sa décision. J’ai pu lire récemment que si l’Élysée a soutenu ma candidature pour la présidence du conseil général des Yvelines, c’est pour me remercier au prochain remaniement. Ces deux postes ne sont pas liés.

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