« Et si l'on demandait l'avis des salariés »

TRAVAIL LE DIMANCHE. L’avis de Patrick Lahonde, salarié depuis 30 ans dans un magasin de vêtements


Patrick Lahonde s’oppose au travail le dimanche. (photo Ch. R.)

« Je suis connu pour être franc, sans détour, et j’estime que mon expérience, 30 ans de travail au sein du Palais du vêtement, une institution créée en 1916 sur le cours Lamarque me donne le droit de m’exprimer. Et de dire toute ma colère. »

Patrick Lahonde (qui à temps perdu est aussi écrivain sous le nom de Pat Laho) souhaite pousser « un coup de gueule » à propos de la question en cours du travail du dimanche. « Tout le monde donne son avis, sauf finalement ceux qui sont concernés comme les salariés. »

Patrick Lahonde évoque une délibération prise lors du dernier Conseil municipal d’Arcachon, un avis afin d’examiner une dérogation permanente, « soixante magasins d’Arcachon ayant signé une pétition pour pouvoir ouvrir le dimanche. »

« Mais où sont-ils ? Moi-même j’ai fait un sondage, et je n’ai pas trouvé un salarié voulant travailler le dimanche. Il faut que l’on m’explique ! Si un patron veut ouvrir son magasin, il le fait, mais il est hors de question de faire pression sur les salariés. Or, c’est ce qui va se passer. Ils n’auront pas le choix. »

« Faire bloc »

Patrick Lahonde le craint : « Le jour où ils voudront resigner un contrat, on les mettra dans l’obligation de se soumettre, faute de quoi ils ne seront plus embauchés. A-t-on pensé aux frais de garde des enfants, aux trajets etc. À la remise en cause du repos, de la famille, de ses enfants, des activités sportives et culturelles ? Soyons sérieux. Je ne pense pas qu’ouvrir les magasins le dimanche soit la solution qui résoudra tous les problèmes, le pouvoir d’achat des clients n’étant pas extensible. J’en ai discuté avec des patrons de magasins, sur Arcachon. Beaucoup préfèrent avoir des salariés en forme, agréables et motivés à des heures normales d’ouverture. »

D’évoquer son expérience : « Trente ans ! Cela me donne le droit de dire des choses. Or, si le commerce souffre, notamment sur Arcachon à mon sens ce n’est pas une question de dimanche. Quand je vois des patrons de magasins se garer devant chez eux, toute la journée, ne laissant aucune place, les clients vont ailleurs… À mon avis également, il y a des choses à faire, autres, pour animer la ville… »

D’indiquer enfin qu’il propose aux salariés partageant ses idées de se fédérer et de faire bloc : « La discussion est ouverte. » (1)

(1) 7ports.unblog.fr 

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