Courrier des lecteurs

Nous reproduisons ici ce courrier envoyé hier par un lecteur du site, aux députés opposés à la proposition Mallié.

Il est très important de les soutenir, de leur faire savoir notre plein soutien ! Vous aussi, insipirez vous de ce courrier pour leur écrire ! (voir cette page)

Monsieur, Madame le Député,

Luc Chatel, secrétaire d’Etat à la consommation et porte parole du Gouvernement, vient de participer à la manifestation, devant l’Assemblée nationale, réclamant le vote rapide du texte en faveur de l’ouverture des magasins le dimanche. Cette initiative me laisse sans voix. Mais pas sans réaction ! : je n’ai pas souvenir avoir déjà vu un membre du Gouvernement manifester devant le Parlement !… Quel populisme ! Quel manque de respect pour le travail du législateur !…

Mais elle m’amène à vous écrire, sans plus attendre, pour vous exprimer mon désaccord devant le compromis auquel certains membres de l’UMP ont consenti avant Noël, certes au nom de la cohérence du parti, mais, au détriment du dimanche !
 

* En effet, vous avez pu croire qu’ouvrir les magasins 8 ou 10 dimanches par an c’était beaucoup mieux que tous les dimanches prévus initialement dans la proposition de loi Mallié : il n’empêche que vous avez mis le doigt dans l’engrenage puisque la limite des 5 dimanches par an est dépassée. A quand la prochaine étape ?

* Les préfets pourront désormais autoriser l’ouverture de magasins sans avoir besoin de l’autorisation des conseils municipaux. Or, comme chacun sait, le préfet est le représentant de l’Etat, et donc sensible à la volonté de son chef.

* Le fait de permettre ainsi aux commerces – qui n’ont pas jusqu’à maintenant respecté la loi -de rentrer dans la légalité n’est pas autre chose que le blanchiment de faits délictueux. 

De plus ces mesures – loin de n’être que des mesures purement techniques – vont ébranler le dimanche qui est, pour reprendre l’expression de l’historien Alain Corbin, la « charpente temporelle de la société ».

C’est à vous, élu, de veiller à ce que le lien social – qui constitue la charpente de notre société – ne soit pas menacé par une politique qui le fragiliserait davantage.

Tout a déjà été dit sur l’importance du dimanche pour la vie familiale, associative. Il rythme les semaines et il est un point de repère partagé par la grande majorité des Français. Il suffit de penser à toutes les expressions populaires : « Bon dimanche ! », « Vivement dimanche ! ».

Tout a été déjà dit sur le peu d’impact de cette mesure sur la machine économique : ce qui sera dépensé le dimanche réduira d’autant la consommation de la semaine ; la liberté laissée soi-disant à l’employé d’accepter ou de refuser le travail le dimanche est un leurre, face à la pression d’un employeur ; seul le besoin financier amènera des salariés à accepter pareille mesure et, comme chacun sait, ce sont très souvent des femmes élevant seules des enfants qui seront obligées de les laisser livrés à eux-mêmes.

Tous ceux qui, dans l’histoire, se sont attaqués au dimanche y ont finalement renoncé devant les résistances rencontrées. Résistez donc ! Vous pouvez, vous aussi, gagner ce combat.

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