Travail le dimanche : qu'en disent les Manceaux ?

Le Mans Ma ville, 22/12/08


Hier après-midi, une rue des Minimes bondée. A trois jours de Noël, tous les magasins étaient ouverts.

Pour ou contre ? Le travail le dimanche, actuellement au centre du débat, ne fait pas l’unanimité. Qu’en est-il dans les rues de la ville ?

Il y avait beaucoup de monde, hier après-midi, dans les rues commerçantes du Mans. Rue des Minimes, la plupart des magasins étaient ouverts. À quelques jours de Noël, nombreux sont ceux qui n’ont pas encore bouclé l’achat des cadeaux. Cela étant, les acheteurs du dimanche soutiennent-ils forcément le travail dominical. Non. Micro-trottoir.

Ceux qui le soutiennent

Michel, 55 ans. « Le travail le dimanche, oui. À condition qu’il reste exceptionnel, que les gens soient payés en conséquence et qu’ils aient le choix. Malheureusement, je pense qu’avec le chômage, une pression supplémentaire s’exerce sur les salariés, qui ne sont pas franchement en position de refuser… Je reste quand même assez ouvert sur le sujet : pour des jeunes qui souhaitent gagner un peu d’argent, c’est très bien… »

Loïc, 40 ans. « Je suis pour, notamment en ce qui concerne les commerces. Pour les autres secteurs, ça ne me choque pas plus que ça : beaucoup d’usines fonctionnent 24 heures sur 24 sept jours sur sept. Pour moi, il n’est pas pire de travailler le dimanche que la nuit… À condition que l’effort consenti soit mieux rémunéré. Bien sûr, si on pouvait, on voudrait tous travailler 35 heures par semaine, finir tôt le vendredi pour partir en week-end… Autre remarque, je pense que le service public devrait s’adapter au travail des gens et ouvrir sur des plages plus larges. »

Ceux qui sont contre

Anne-Laure, 22 ans. « Je suis contre. Je pense qu’il faut garder un rythme, avec des jours de repos fixés. C’est important. Il n’est pas nécessaire d’ouvrir plus les magasins les dimanches, on peut s’organiser autrement. Si on me demandait de travailler ce jour-là, je dirais non. Malheureusement, on n’a plus réellement le choix aujourd’hui. Et en plus, avec la crise, les gens sont plus souples, moins exigeants… »

Stéphanie, 35 ans. « Je trouve qu’il y a déjà suffisamment de secteurs où l’on travaille le dimanche… En ce qui me concerne, je travaille dans le milieu médical et là, il n’y a pas le choix. Pour moi, les commerces ont des plages d’ouverture assez larges pour que les gens puissent s’organiser… Non, vraiment, ça ne me plaît pas. D’ailleurs je suis venue voir les animations de Noël mais je n’irai pas dans les commerces aujourd’hui. »

Mathilde et Matthieu, 17 et 18 ans. « Globalement, c’est non. Le travail du dimanche est une pression supplémentaire sur les salariés. On nous dit pour le moment que c’est sur la base du volontariat mais ça évoluera, c’est sûr… En revanche, pour les étudiants, c’est bien. C’est peut-être d’ailleurs vers là qu’on devrait aller. Limiter le travail du dimanche aux jeunes et aux précaires… »

David, 25 ans. « En tant qu’employé dans un commerce, je travaille les deux dimanches d’avant Noël, car je suis payé double. C’est ma seule motivation. Car à mon sens, le dimanche est un jour tranquille, où l’on peut se reposer après la semaine. D’ailleurs, si j’étais patron, je resterais fermé les dimanches de décembre. On ne fait pas forcément un gros chiffre. On n’est pas forcément gagnants ».

Recueilli par Goulven CONNAN.

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