Nicolas Sarkozy révèle que la proposition Mallié n'était pas un "texte technique".

L’échange de vues très vif entre notre Président et les députés UMP fait voler en éclat le dernier argument des partisans de l’ouverture des centres commerciaux le dimanche : « c’est juste un [modeste] texte technique ».

Nous avions décrypté, à l’époque, pourquoi cet argument était spécialement fallacieux. Le Chef de l’Etat le confirme : il ne ferait pas preuve d’une telle pugnacité, s’il ne s’agissait que d’un texte « technique ».

Pour autant, si le Chef de l’Etat rappelle que ce point figurait à son programme présidentiel, certains commentateurs ont pu estimer qu’il ne paraît pas en faire une question de principe.

Il est d’autres idées qui ont été abandonnées : ainsi, la proposition du parrainage d’un enfant mort en déportation par chaque élève, certes généreuse, mais dont les inconvénients dépassaient les avantages.

Pour l’ouverture des centres commerciaux le dimanche, il en est de même : l’année 2008 aura vu s’écrouler l’un après l’autre tous les arguments des tenants de l’ouverture. Le simple pragmatisme, appuyé sur les 80% de Français qui ne veulent pas de la proposition Mallié, commande l’abandon du texte.

Le Point, 10/12/08

Sans préciser de date, Nicolas Sarkozy a affirmé mercredi aux députés UMP qu’il était « déterminé à ce que le débat sur le travail dominical ait lieu ». « Le Président veut que le texte passe. On ne recule pas sur les textes importants : le travail le dimanche, l’audiovisuel », décrypte la porte-parole de l’UMP à l’Assemblée nationale Chantal Brunel, en sortant de l’Élysée où le chef de l’État a reçu ce mercredi midi les députés de la majorité. « Il veut qu’il soit inscrit » à l’ordre du jour du Parlement, précise-t-elle au sujet du texte sur le travail le dimanche. 

« Il a clairement dit qu’il n’était pas question de reculer. Il n’a jamais précisé de date. Il était prêt à retrouver les parlementaires concernés de façon à trouver une solution satisfaisante », renchérit son collègue Jérôme Chartier, député UMP du Val-d’Oise. 

De son côté, le député François Baroin (UMP) a formulé, face à Nicolas Sarkozy, des réserves à la fois sur le travail dominical et sur la réforme de l’audiovisuel. Dans l’entourage de Marc Le Fur, qui a pris la tête des frondeurs contre l’autorisation du travail dominical, on est sorti globalement « satisfait » de cette réunion avec le chef de l’État. Celui-ci leur a porté une oreille attentive même s’il n’a pas renoncé. Une concertation va avoir lieu début 2009 et Nicolas Sarkozy devrait s’y impliquer personnellement. Il ne fait d’ailleurs pas du travail le dimanche « une question de principe » même s’il répète que la mesure fait partie de son programme présidentiel. Jeudi, c’est au tour des socialistes de tirer une cartouche médiatique contre cette réforme annoncée. 120 d’entre eux signent un texte intitulé « Yes, week-end » dansLibération. 

Le gouvernement a décidé mardi le report de l’examen du texte controversé sur le travail dominical , programmé jeudi à l’Assemblée nationale, officiellement en raison de « l’obstruction » de la gauche contre le projet de loi sur l’audiovisuel public. La proposition de loi du député UMP Richard Mallié est donc actuellement ajournée après avoir figuré à l’ordre du jour transmis par le gouvernement à l’Assemblée. 

Voir aussi sur le lien Lire la suite

l’article du Monde
l’article du Nouvel Observateur
l’article du Figaro
l’article d’Ouest-France

Travail dominical: Sarkozy ne « reculera » pas

Le Monde,  10.12.08 | 18h07

Nicolas Sarkozy a déclaré mercredi aux députés UMP qu’il était « déterminé » à ce que le débat ait lieu sur le travail dominical, sans préciser de date, alors que la discussion du texte UMP sur le sujet est reporté sine die, a-t-on appris de sources parlementaires.

« Le président veut que le texte passe. On ne recule pas sur les textes importants: le travail le dimanche, l’audiovisuel », a déclaré la porte-parole de l’UMP Chantal Brunel à l’Assemblée en revenant de l’Elysée, où les députés de la majorité étaient reçus pour un buffet.

« Il a clairement dit qu’il n’était pas question de reculer. Il n’a jamais précisé de dates », a ajouté son collègue Jérôme Chartier.

Le chef de l’Etat, selon des participants, s’est dit « pas choqué qu’il y ait un débat là-dessus » à l’UMP: « on est une famille et il normal qu’on ne soit pas d’accord sur tout ».

Rappelant qu’il s’agissait d’une proposition de loi du député UMP Richard Mallié, il s’en est pris à la soixantaine de députés UMP – certains présents – qui ont publié des tribunes contre le travail dominical.

« Ce n’est pas très malin », « votre tribune a été utilisée par nos adversaires », a-t-il lancé, citant « les journalistes » et la gauche, selon ces participants.

« Il y a une possibilité de libéraliser le travail du dimanche et je le ferai. C’est un projet politique, un marqueur. Si je ne le fais pas, je serai comme tous les présidents de la République qui ont cessé les réformes au bout de deux ans », a-t-il ajouté.

Le vice-président de l’Assemblée Marc Le Fur, l’un des élus à l’origine de la fronde anti-travail dominical, l’a interpellé: « on est à votre côté sur les combats essentiels, mais on a des opinions diverses. La politique, c’est aussi la gestion des symboles ».

« J’ai été élu sur la valeur travail. Notre recul sur le travail du dimanche serait aussi un symbole », a répondu le président. « Au sommet du G20, le président Bush nous a dit +Que Dieu veille sur vous+ mais je tiens à dire qu’à Washington, tous les magasins sont ouverts le dimanche ».

Il a demandé aux parlementaires s’ils trouvaient « normal » que « la totalité du Nord de la France foute le camp en Belgique le week-end ».

Le président a toutefois proposé de rencontrer les députés hostiles au travail dominical avec Jean-François Copé, président du groupe UMP, et François Fillon dans les prochains jours.

Réaffirmant qu’il n’était pas « un lâche » et qu’il dit « les choses comme (il) les pense », il a ajouté: « je suis social quand je fais le RSA, mais je suis aussi libéral ».

« Je ne veux pas généraliser le travail du dimanche. Bientôt, on va nous faire croire qu’on veut faire travailler les enfants de 12 ans le dimanche, qu’on est des esclavagistes! », a-t-il ironisé.

Le gouvernement a décidé mardi le report de l’examen du texte controversé sur le travail dominical. Aucune date n’est pour l’heure fixée.


Travail dominical: Sarkozy exprime sa détermination

Le Nouvel Observateur – AP | 10.12.2008 | 17:30

Pas question de reculer. Nicolas Sarkozy a exprimé mercredi après-midi devant les députés UMP sa détermination à légiférer sur le travail dominical et sur l’audiovisuel public, malgr
é la fronde d’une partie du groupe majoritaire.

Le chef de l’Etat n’a pas précisé le calendrier de l’inscription à l’ordre du jour de la proposition de loi UMP sur les ouvertures de magasins le dimanche. Son examen a été reporté sine die mardi, officiellement en raison de la guérilla de la gauche contre la réforme de l’audiovisuel, mais en réalité en raison de l’opposition de plusieurs dizaines de députés de la majorité.

« Il y a une possibilité de libéralisation du travail le dimanche et je le ferai », a lancé, selon un participant, M. Sarkozy devant les députés UMP conviés à l’Elysée pour un déjeuner-buffet. Entouré du Premier ministre François Fillon, du secrétaire d’Etat aux Relations avec le Parlement Roger Karoutchi, du président de l’Assemblée Bernard Accoyer et du président du groupe UMP Jean-François Copé -salué à quatre reprises-, l’hôte de l’Elysée a rappelé avoir été élu en 2007 sur la « valeur travail ». « Notre recul sur le travail le dimanche serait aussi un symbole », a-t-il fait valoir aux députés. Il a aussi invoqué l’exemple américain en affirmant qu' »à Washington, tous les magasins sont ouverts le dimanche ».

Le chef de l’Etat s’en en pris directement aux députés UMP qui ont signé des tribunes dans la presse pour se désolidariser de la proposition de loi de leur collègue Richard Mallié. « Critiquer une proposition de loi par une tribune de presse, ce n’est pas malin, cela ne sert que nos adversaires », a-t-il rappelé à l’ordre.

« Très calme » selon les participants et soucieux de dédramatiser le débat, il a proposé dans le même temps aux opposants de les recevoir dans les prochains jours afin de trouver une solution. La date de cette rencontre n’a pas été annoncée, pas plus que celle de l’examen du texte à l’Assemblée. La proposition Mallié, qui autorise sous conditions l’ouverture le dimanche des magasins non alimentaires dans les quatre premières agglomérations françaises et les zones touristiques, devrait être inscrite en début d’année, selon une source parlementaire.

Ces propos n’ont pas convaincu les opposants les plus résolus au travail dominical. « Cela ne change rien à ma détermination », a réagi le député de Moselle Céleste Lett. Selon son collègue Jacques Remiller (Isère), « entre 35 et 50 » députés UMP sont prêts à voter contre la proposition de loi.

Lors de la réunion, François Baroin a fait part à Nicolas Sarkozy des réticences des députés UMP sur un autre texte très controversé, le projet de loi sur l’audiovisuel public. L’ancien ministre de Jacques Chirac et ex-journaliste a réaffirmé son « désaccord » avec la nomination en conseil des ministres du PDG de France Télévisions. « La télévision, ce n’est pas EDF », a résumé le député de l’Aube, prévenant qu’il s’abstiendrait sur le texte. « Je pense que cette affaire te reviendra en boomerang », a-t-il mis en garde.

Nicolas Sarkozy s’est défendu face à ce « procès d’intention ». « Je ne veux évidemment pas contrôler la presse », a juré l’hôte de l’Elysée. Certes, « Martin Bouygues (propriétaire de TF1) est un ami de 30 ans. Mais croyez-vous vraiment que c’est lui qui fait le journal télévisé de TF1? ».

Défendant une « excellente » réforme, il a prédit que « personne » après lui ne reviendrait sur la suppression de la publicité et la transformation de France Télévisions en entreprise unique. Quant à la nomination du PDG par le pouvoir, « arrêtons l’hypocrisie », a répliqué le chef de l’Etat, rappelant que Patrick de Carolis, actuel PDG de France Télévisions, avait écrit un livre avec Bernadette Chirac.

Nicolas Sarkozy a conclu ce long échange de près de deux heures en évoquant ses priorités pour 2009: réformes des collectivités territoriales, de la formation professionnelle, de la justice et de la diversité. « La gauche ne veut me mettre que sur le terrain social et économique, moi je veux aller partout », a-t-il résumé. AP


Échanges musclés entre Sarkozy et les députés UMP

Le Figaro, 10/12/08

Devant les élus de la majorité réunis à l’Élysée, le chef de l’État s’est dit déterminé à légiférer sur le travail dominical.

«Posez vos questions. Soyez le plus libre possible et je serai le plus franc possible !» Contrairement aux rendez-vous précédents, Nicolas Sarkozy n’a fait ni introduction ni conclusion en recevant, hier à la mi-journée, les députés UMP. Du coup, Jean-François Copé s’est chargé de mettre les pieds dans le plat en évoquant d’emblée le sujet qui fâche : le travail du dimanche. Plus déterminé que jamais, le chef de l’État a coupé court aux rumeurs de retrait de la proposition de loi UMP : «Ce qui fatigue, c’est de ne pas tenir ses promesses. C’est un problème politique, c’est un marqueur. Si je ne le fais pas, je serai comme tous les présidents de la République qui ont cessé les réformes au bout de deux ans.» Face à des députés beaucoup moins frondeurs à l’Élysée qu’à l’Assemblée, Sarkozy a stigmatisé les méthodes de contestation des opposants à la réforme. S’adressant à Jean-Frédéric Poisson et Marc Le Fur, à l’origine des tribunes parues dans Le Figaro et Le Monde, le chef de l’État a déploré un «mode d’expression pas très correct. Ça sert nos adversaires, pas nos idées.»

Sur le fond, Sarkozy a répété qu’il n’avait jamais eu l’intention de généraliser le travail du dimanche. Quant à l’argument du repos dominical brandi par une partie de sa majorité, le président l’a réfuté en s’appuyant sur l’exemple américain : «Lors du G20 à Washington, George Bush m’a dit “que Dieu veille sur vous”. Or, là-bas, tous les magasins sont ouverts le dimanche !» Très remonté, il a lancé : «Bientôt, on va nous faire croire qu’on veut faire travailler les enfants de 12 ans le dimanche, qu’on est des tortionnaires et des esclavagistes. Mais qui va croire ça ? On nous a reproché de faire trop de social en septembre avec le RSA. On nous reproche aujourd’hui d’être trop libéraux avec le travail dominical.» Sans préciser le calendrier des travaux parlementaires, le chef de l’État a indiqué qu’il réunirait très vite les députés récalcitrants, avec le premier ministre.

Pas d’«amnistie fiscale»

Pendant près de deux heures, il a répondu aux questions, du tac-au-tac. L’ancien ministre François Baroin s’est taillé un franc succès en montant en ligne contre le travail dominical et la loi sur l’audiovisuel public. «Je pense que ta réforme (de France Télévisions) te reviendra en boomerang et que tu n’en as pas besoin», s’est exclamé le député maire de Troyes. Tout en prévenant qu’il s’abstiendrait sur ce projet. Piqué au vif, Sarkozy a répliqué : «C’est un procès d’intention que tu me fais. De toute façon, personne après moi ne reviendra sur la suppression de la publicité.»

Évoquant le soupçon de favoritisme à l’égard de TF1, il a asséné qu’il ne voulait «évidemment pas mettre la télévision à sa botte». «Martin Bouygues est mon ami depuis 30 ans mais croyez-vous vraiment que c’est lui qui fait le journal télévisé ?»

Le libéra
l Jean-Michel Fourgous a été sèchement repris quand il a proposé, après Bernard Accoyer, une «amnistie fiscale» pour rapatrier de l’étranger des capitaux. Résolument hostile à la suggestion de l’aile la plus libérale de sa majorité, Sarkozy a rétorqué : «Si j’étais assez dingue pour proposer à François Fillon une amnistie fiscale, on verrait ce qu’on verrait. Au nom du symbole, les Français peuvent renverser le pays. Regardez ce qui se passe en Grèce». Utilisant la métaphore royaliste, il a conclu sur ce point : «Les Français adorent quand je suis avec Carla dans le carrosse mais en même temps ils ont guillotiné le roi.»  

En l’absence remarquée de Xavier Bertrand, le nouveau secrétaire général par intérim de l’UMP dont le nom n’a pas été cité, Nicolas Sarkozy a félicité à quatre reprises le patron des députés de la majorité. Il a remercié Copé d’«avoir mouillé la chemise», notamment sur le RSA, le travail dominical et la réforme de l’audiovisuel. Sans surprise, il a aussi défendu son plan de relance. Au passage, il n’a pas pu s’empêcher de tacler la commissaire européenne à la Concurrence, Neelie Kroes, qu’il a désignée comme «l’autre sotte». Avec son franc-parler, il s’en est pris aux dirigeants de Peugeot-Citroën, «le premier consommateur de départs en préretraite» et a ironisé sur les constructeurs automobiles et EDF «qui ne sont pas foutus de fabriquer une voiture électrique correcte».


Travail du dimanche : Sarkozy ne veut pas reculer

Ouest-France, 11/12/08 Michel URVOY.

Un casus belli : repoussé pour cause de paralysie parlementaire, le texte reviendra dès que possible, exige l’Élysée. Le PS a déjà préparé plus de 2 000 amendements !

« Il n’est pas question de reculer » sur le travail du dimanche. Nicolas Sarkozy, dont la mécanique ignore la marche arrière, l’a clairement rappelé aux députés UMP qu’il recevait, hier midi à l’Élysée, lors d’un déjeuner :« C’était dans mon programme. La droite a perdu des élections pour avoir posé sac à terre. J’appliquerai mon programme présidentiel. »

Les soixante récalcitrants qui se sont démarqués du projet, à travers une tribune publiée en particulier dans Ouest-France, se sont entendu dire qu’il existait de meilleurs moyens de débattre qu’une fronde médiatique « qui donne du grain à moudre à l’opposition ». Marc Le Fur (Côtes-d’Armor) a expliqué au Président que « le dimanche chômé est une question de société » et que la sensibilité sociale « doit pouvoir s’exprimer au sein de l’UMP. »

Le texte reviendra donc, un peu arrondi aux angles : « Le principe du repos dominical,assure le député Jérôme Chartier, ne sera pas remis en cause. » Et les parlementaires critiques « vont être reçus » pour trouver un compromis afin de sortir du « flou juridique » qui entoure cette question. En gros, le texte, débattu quand le calendrier parlementaire offrira un peu d’espace, permettra surtout de légaliser les entorses actuelles à la législation. Une manière de sauver politiquement la face sans révolutionner un acquis de 1906.

Le PS lance une campagne

Des précautions qui ne convaincront pas forcément une majorité fatiguée d’être aux ordres ; inquiète de l’effet sur l’opinion d’un acharnement à faire voter des lois ¯ celle-ci ou l’audiovisuel public ¯ éloignées des soucis des Français ; et peu convaincue de leur efficacité : « Le travail du dimanche est une fausse bonne idée pour notre économie, maintient le Choletais Gilles Bourdouleix (CNI). Elle en satisfera quelques-uns au détriment du plus grand nombre. »

Elle va surtout motiver une opposition déjà très remontée : « Ce n’est pas parce que le Président s’ennuie le dimanche, ironise Jean-Marc Ayrault, qu’il faut supprimer le repos dominical. » Le président du groupe socialiste, s’appuyant sur des études du Credoc, de l’OFCE, du Bipe, du Conseil économique et social vient alors de publier un argumentaire qui démontre l’inutilité et les dangers du projet. Cela au moment où patrons (CGPME, UPA), salariés (tous syndicats confondus), la gauche, les Verts et, globalement, les Français (84 %, selon Ipsos) y sont hostiles pour des raisons à la fois économiques et sociétales.

Surfant sur cette vague, le groupe socialiste lance une campagne sur Internet à base de blog et de photos détournées et humoristiques montrant le barbecue, le recueillement, le concert, le sport ou la promenade du dimanche. « C’est le Président qui parlait de politique de civilisation, rappelle Jean-Marc Ayrault. On est bien là dans un enjeu de civilisation ! »

Et comme vous avez aimé la bataille – inachevée – sur l’audiovisuel, vous adorerez celle contre le travail dominical : plus de 2 000 amendements socialistes sont déjà prêts !

 

Laisser un commentaire