Dominique Pallié expose la position de l'UMP sur le travail du dimanche.

Le porte-parole de l’UMP, à l’éloquent parcours, évoque tous les sujets chauds du moment.

Il confirme la pression mise par l’exécutif pour obtenir le vote de l’Assemblée, et prévient : « Ça peut être envisagé comme un premier pas »

Obstination, ou acharnement ?

Radio BFM, interview de Dominique Paillé par Hedwige Chevrillon dans le 12-15 du 19 décembre 2008.


Dominique Paillé, Ancien militant du PSU, ancien membre de l’UDF, ancien directeur de campagne de F. Bayrou, membre du parti Radical, ancien condamné pour abus de confiance. Actuellement porte parole de l’UMP. Un homme de convictions. Sucessives.

Hedwige Chevrillon : Est-ce qu’il est temps que cette trêve de confiseurs arrive pour la majorité, lorsque l’on voit ce qui se passe avec le travail dominical au Sénat et le mécontentement des sénateurs ainsi que de Jean-Pierre Raffarin concernant le projet de loi audiovisuelle ?
Concernant l’audiovisuel, l’affaire est réglée à l’Assemblée nationale. Nous verrons bien quelle sera la teneur des débats au Sénat. Je ne peux pas anticiper. J’ai entendu les propos de Jean-Pierre Raffarin et je ne sais pas si cela correspond au sentiment général de la majorité au Sénat, donc nous regarderons cela avec attention. Il est normal que les Chambres fassent connaître leurs avis et débattent de tous les sujets qui leurs sont proposés.
Concernant le travail dominical, ça n’est pas une révolution, c’est une évolution. C’est un engagement de Nicolas Sarkozy, il doit être tenu. Le compromis auquel sont parvenus, avec le gouvernement, les élus de la majorité à l’Assemblée nationale, me semble bon. J’espère donc qu’il sera mis en œuvre.

Peut-être qu’il aurait d’abord fallu dire que c’était plus une évolution plutôt que d’imposer le travail le dimanche…

Personne n’a imposé quoi que ce soit. Le gouvernement a repris une proposition qui émanait d’un député, Richard Maillé, député des Bouches du Rhône, et qui ne proposait pas la généralisation sur l’ensemble du territoire du travail le dimanche, mais simplement la possibilité d’y recourir, dans des zones géographiques extrêmement limitées.

Oui mais Nicolas Sarkozy était favorable au travail le dimanche, il l’avait dit dans son programme…

Les députés ont d’ailleurs été élus en défendant un programme législatif qui incluait cette disposition. Mais il est légitime qu’un débat de société tel que celui-ci suscite un certain nombre de réactions, comme il est également légitime qu’au bout du compte, on trouve une solution de compromis pour faire en sorte que l’ensemble de la majorité soutienne une telle mesure. 

Ce à quoi sont parvenus le gouvernement et les députés de la majorité, qui devrait donc être examiné au mois de janvier, me semble tout à fait intéressant. Ca peut être envisagé comme un premier pas, qui permettra, à la lumière de cette expérience, de savoir si on doit aller plus loin ou pas.

Du côté de l’UMP, on est sur la position de François Fillon ou de Nicolas Sarkozy ? François Fillon dit que l’on verra au mois de janvier et Nicolas Sarkozy dit que c’est tout vu et que ce sera début janvier…

C’est quelque chose qui fait parti du projet de Nicolas Sarkozy. Il a été élu par les Français pour mettre en œuvre son projet, il n’y a donc pas à tarder à voter cette loi qui réforme les règles concernant le travail du dimanche. Je crois que les Français ne comprendraient pas qu’il ait été élu en défendant un certain nombre d’idées et qu’il ne les mette pas en œuvre.

[…] Sur Xavier Bertrand, grand souteneur de la proposition Mallié, réécrite par l’exécutif :

Hedwige Chevrillon : Est-ce que vous êtes étonné par le sondage du « Parisien » dans lequel 38% des Français disent qu’ils ne font pas confiance à Xavier Bertrand, contre 34% qui lui font confiance. Il y a plus de gens qui ne lui font pas confiance ?

Quand je regarde le sondage dans son détail, je m’aperçois qu’à 74%, les membres de l’UMP lui font confiance, c’est un excellent score. Et je pense que ceux qui doutent encore de sa capacité à prendre l’UMP et faire un vrai parti sont dans une situation de méconnaissance des qualités de Xavier Bertrand.

Jean-François Copé aurait dit à Nicolas Sarkozy de garder un double des clés de l’UMP… Il n’est pas tellement apprécié parmi ses pairs Xavier Bertrand…

Je vais rassurer Jean-François Copé, Nicolas Sarkozy a les clés de l’UMP et il est le seul à les avoir. […]

Interview complet sur le lien « lire la suite ». Epoustouflant.


Dominique Paillé : « Il faut faire comprendre aux Français que l’heure n’est pas à l’épargne mais à la consommation »

Le porte-parole de l’UMP évoque tous les sujets chauds du moment.

Interview de Dominique Paillé par Hedwige Chevrillon dans le 12-15 du 19 décembre 2008.
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Hedwige Chevrillon : Ce matin, Claude Guéant, le secrétaire général de l’Elysée, a parlé d’ajustements ministériels en janvier. Cela va toucher combien de postes? Xavier Bertrand devient secrétaire général de l’UMP…

Dominique Paillé : Cela peut concerner aussi le poste de Michel Bernier, dont on sait qu’il est candidat aux élections européennes. Je ne peux que me faire l’écho de ce qu’a dit Claude Guéant, ce sera vraisemblablement, au mois de janvier, un remplacement coup par coup, pas de grands remaniements.

Ca va toucher combien de personnes ?
Je n’en sais rien. Nous en avons déjà deux.

Rama Yade ?
Encore une fois, cette décision appartient au président de la République. Ne me demandez pas de vous dire ce qu’il va se passer, demandez-le à Nicolas Sarkozy. Une chose est certaine, pour les deux éléments que nous avons indiqué, effectivement, il y aura nécessité de remplacement.

Est-ce que vous restez porte-parole de l’UMP ? Est-ce qu’il y aura un remaniement à la tête de l’UMP ?
Il y aura nécessairement un remaniement à la tête de l’UMP, puisque nos instances fédérales, dans chaque département, ont été renouvelées et qu’elles sont invitées à se réunir le 24 janvier dans un conseil national, qui doit lui-même élire les trois vice-présidents du Parti, qui sont aujourd’hui Jean-Pierre Raffarin, Jean-Claude Gaudin et Pierre Méhaignerie, ainsi que trente membres paritaires du bureau politique. 
C’est ce bureau politique qu
i, sans doute, dans la foulée, remaniera l’organigramme de l’UMP et avalisera vraisemblablement Xavier Bertrand comme secrétaire général.

Est-ce que vous êtes étonné par le sondage du « Parisien » dans lequel 38% des Français disent qu’ils ne font pas confiance à Xavier Bertrand, contre 34% qui lui font confiance. Il y a plus de gens qui ne lui font pas confiance ?
Quand je regarde le sondage dans son détail, je m’aperçois qu’à 74%, les membres de l’UMP lui font confiance, c’est un excellent score. Et je pense que ceux qui doutent encore de sa capacité à prendre l’UMP et faire un vrai parti sont dans une situation de méconnaissance des qualités de Xavier Bertrand.

Jean-François Copé aurait dit à Nicolas Sarkozy de garder un double des clés de l’UMP… Il n’est pas tellement apprécié parmi ses pairs Xavier Bertrand…
Je vais rassurer Jean-François Copé, Nicolas Sarkozy a les clés de l’UMP et il est le seul à les avoir.

Aujourd’hui, le gouvernement a accéléré la mesure sur son plan de relance. Discussion ce matin au conseil des ministres, il y a tout à l’heure l’installation du fond stratégique d’investissements ainsi que le comité de sauvegarde de l’automobile. Est-ce qu’il est temps d’appuyer plus sur l’accélérateur, lorsque l’on voit les prévisions de l’Insee avec -0,8% pour le quatrième trimestre et la France en récession en 2009 ?
Nous sommes déjà pied au plancher. Le plan de relance a été annoncé le 4 décembre, il sera examiné à l’Assemblée nationale le 7 janvier.

Ca fait un mois…
Un mois c’est court.

… au rythme politique mais pas au rythme économique ! C’est court en rythme politique et en rythme économique quand on sait qu’il y a la trêve incontournable des confiseurs à la fin du mois de décembre. Le 7 janvier, l’Assemblée nationale et le Parlement en tout cas s’empareront du sujet, les mesures seront donc votées très rapidement. 
Patrick Devedjian l’a dit, 75% des crédits qui figurent dans ce plan de relance seront consommés au cours de l’année 2009. Nous en attendons un point de croissance supplémentaire et 150 000 emplois. C’est assez clair et nous allons le plus vite possible.

1% de croissance, ce qui explique un peu la divergence de prévisions entre Christine Lagarde et l’Insee…
L’Insee dresse une sorte de constat avec la politique actuelle, mais n’intègre pas le plan de relance dans ses prévisions.

C’est un tort ?
Oui c’est un tort, mais l’Insee est dans son rôle. Moi je suis Christine Lagarde sur ses prévisions, car ce sont celles que nous faisons, y compris à l’UMP.

En terme d’emploi, à votre avis, est-ce que l’on va rentrer dans le dur de la crise ?
On y est rentré mais je ne joue pas les Cassandre, je pense que cette crise aura un impact extrêmement négatif pendant quelques mois. J’ai bon espoir que le second semestre de l’année 2009 permette de redécoller, avec une vitesse de croisière tout à fait intéressante, notamment grâce au plan de relance que nous avons mis sur pied au cours de l’année 2008.

Est-ce qu’il est temps que cette trêve de confiseurs arrive pour la majorité, lorsque l’on voit ce qui se passe avec le travail dominical au Sénat et le mécontentement des sénateurs ainsi que de Jean-Pierre Raffarin concernant le projet de loi audiovisuelle ?
Concernant l’audiovisuel, l’affaire est réglée à l’Assemblée nationale. Nous verrons bien quelle sera la teneur des débats au Sénat. Je ne peux pas anticiper. J’ai entendu les propos de Jean-Pierre Raffarin et je ne sais pas si cela correspond au sentiment général de la majorité au Sénat, donc nous regarderons cela avec attention. Il est normal que les Chambres fassent connaître leurs avis et débattent de tous les sujets qui leurs sont proposés.
Concernant le travail dominical, ça n’est pas une révolution, c’est une évolution. C’est un engagement de Nicolas Sarkozy, il doit être tenu. Le compromis auquel sont parvenus, avec le gouvernement, les élus de la majorité à l’Assemblée nationale, me semble bon. J’espère donc qu’il sera mis en œuvre.

Peut-être qu’il aurait d’abord fallu dire que c’était plus une évolution plutôt que d’imposer le travail le dimanche…
Personne n’a imposé quoi que ce soit. Le gouvernement a repris une proposition qui émanait d’un député, Richard Maillé, député des Bouches du Rhône, et qui ne proposait pas la généralisation sur l’ensemble du territoire du travail le dimanche, mais simplement la possibilité d’y recourir, dans des zones géographiques extrêmement limitées.

Oui mais Nicolas Sarkozy était favorable au travail le dimanche, il l’avait dit dans son programme…
Les députés ont d’ailleurs été élus en défendant un programme législatif qui incluait cette disposition. Mais il est légitime qu’un débat de société tel que celui-ci suscite un certain nombre de réactions, comme il est également légitime qu’au bout du compte, on trouve une solution de compromis pour faire en sorte que l’ensemble de la majorité soutienne une telle mesure. 
Ce à quoi sont parvenus le gouvernement et les députés de la majorité, qui devrait donc être examiné au mois de janvier, me semble tout à fait intéressant. Ca peut être envisagé comme un premier pas, qui permettra, à la lumière de cette expérience, de savoir si on doit aller plus loin ou pas.

Du côté de l’UMP, on est sur la position de François Fillon ou de Nicolas Sarkozy ? François Fillon dit que l’on verra au mois de janvier et Nicolas Sarkozy dit que c’est tout vu et que ce sera début janvier…
C’est quelque chose qui fait parti du projet de Nicolas Sarkozy. Il a été élu par les Français pour mettre en œuvre son projet, il n’y a donc pas à tarder à voter cette loi qui réforme les règles concernant le travail du dimanche. Je crois que les Français ne comprendraient pas qu’il ait été élu en défendant un certain nombre d’idées et qu’il ne les mette pas en œuvre.

Sur la réforme de l’audiovisuel public, vous trouvez que c’est une bonne idée de faire nommer le président de France Télévisions en conseil des ministres ?
Deux choses : j’ai commencé ma carrière politique en militant à gauche. Un des leitmotivs qui était les miens à cette époque, c’était qu’il n’y ait pas de publicité à la télévision publique. Je suis aujourd’hui heureux de constater que la fin de la publicité, et donc de la tyrannie de l’audimat, ait enfin sonné pour le service public de la télévision. 
En ce qui concerne la nomination du président de France Télévisions, j’ai toujours dit qu’il ne fallait pas que l’exécutif soit, pour quelque nomination que ce soit, le seul à détenir la possibilité de la décision. En l’occurrence, le président de France Télévisions sera nommé mais le Parlement aura son mot à dire et pourra même empêcher une nomination qui ne lui conviendrait pas. Je suis donc sur ce plan, satisfait. L’hypocrisie des hautes autorités ou du passage par les hautes autorités ou les conseils supérieurs ne m’a jamais goûté.

Si c’est de l’hypocrisie, autant le supprimer ?
Non, le CSA a d’autres attributions que les nominations des présidents de chaînes. Il attribue les fréquences, il contrôle l’égalité d’accès des uns et des autres à la télévision. Ces missions-là sont excellentes. 
Pour le reste, il faut que les politiques prennent leurs responsabilités. En l’occurrence, pour le président de France Télévisions, les politiques c’est le président de la République, mais ce sont aussi les parlementaires. Et je me réjouis que les parlementaires soient dans la boucle.

Ca veut dire que le CSA, qui avait été créé, au départ, po
ur l’indépendance de France Télévisions notamment, devient un conseil de régulation comme le conseil de la concurrence ?
Arrêtons de penser qu’il faille des soi-disant hautes autorités, pour assurer l’indépendance de qui que ce soit. Les politiques, qui sont démocrates dans ce pays, à gauche et à droite, prennent leurs responsabilités dans ce domaine. Cette crainte de la main-mise du pouvoir est totalement infondée, notamment du fait de la réforme des institutions que Nicolas Sarkozy a fait voter.

On parle beaucoup des affaires Natixis, de la Poste et du Livret A. L’ouverture du capital de la Poste c’est une nécessité ?
Nous sommes face à une situation assez claire : l’ouverture du capital de la Poste à des structures publiques. C’est-à-dire que l’ensemble du capital de la Poste restera public. On transforme le statut en SA pour permettre à la Caisse des dépôts d’y injecter trois milliards, qui sont nécessaires pour faire face à la concurrence le 1er janvier 2011. 
Ca ne change rien sur le fond, en tout cas cela ne touche à rien qui puisse concerner notamment le statut des postiers. Par conséquent, nous ne faisons là que donner des armes à la Poste, pour être évidemment moins sujette à la concurrence et nous ne faisons que nous mettre en conformité avec ce que souhaitent les instances européennes. Il n’y a en Europe que deux postes qui sont encore des établissements publics, celle du Luxembourg et la nôtre. Bruxelles regarde cela d’un mauvais œil. Nous pouvons admettre que les règles qui valent pour nos partenaires au niveau européen valent aussi pour nous.

Il y aura peut-être une baisse du taux de Livret A de 2% au mois de janvier. Est-ce que c’est bien le moment, lorsque l’on voit les scandales Natixis et Madoff, pour rassurer les Français sur la sécurité de leur épargne ?
Ce qu’il faut pour sécuriser les Français sur leur épargne, c’est leur offrir en France, la garantie pour leurs dépôts. Ils l’ont. Deuxièmement, ce que nous voulons, c’est relancer l’économie. Nous sommes dans une période, malheureusement, de déflation. Par conséquent, rien ne justifie aujourd’hui que l’on maintienne des taux extrêmement élevés pour le Livret A, compte tenu de la situation de l’évolution des prix et, par ailleurs, il faut donner aux banques un signal complémentaire pour leur expliquer qu’elles ne peuvent pas continuer à prêter à des taux aussi élevés. S’il y avait baisse du Livret A, ce serait ce signal complémentaire.

Quel signal donné aux consommateurs français qui ont une petite épargne ?
S’il y a un signal à donner c’est qu’il avoir confiance en l’avenir et qu’il faut consommer. Ca veut dire que nous avons un taux d’épargne qui est sans égal au niveau européen. Par conséquent nous n’avons pas à faire en sorte qu’il se gonfle. 
Nous devons avoir un soutien à la consommation et pour l’avoir, il faut faire comprendre aux Français que l’heure n’est pas à l’épargne mais à la consommation. Si nous faisons baisser les taux du Livret A, nous incitons indirectement les Français à consommer. C’est ce qui soutiendra aussi l’économie dans ce pays.

Est-ce que l’ouverture va se poursuivre à l’occasion de cet ajustement ministériel ? Est-ce que vous trouvez des Socialistes ou des gens de l’ouverture, qui ont envie de travailler avec Nicolas Sarkozy ou François Fillon ?
L’ouverture, ce n’est pas uniquement en direction des Socialistes. L’ouverture c’est aussi en direction de la société civile et de toutes les familles qui composent la majorité. J’ai noté avec intérêt et satisfaction la nomination de Bruno Lemaire à la place de Jean-Pierre Jouyet, j’ai noté, par ailleurs, que Yazid Sabeg était devenu commissaire il y a peu.
Le Président Sarkozy a certainement encore d’autres capacités de conviction à l’égard de ceux qui peuvent importer à la majorité une vision complémentaire et du sang neuf.

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