Travail dominical: critiques de l'archevêque de Paris, Mgr Vingt-Trois

Le Point / AFP 4/11/08

LOURDES (Hautes-Pyrénées), 4 nov 2008 (AFP) – Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, a ouvert mardi l’assemblée plénière des évêques avec une vibrante critique du travail dominical.

« Gagner plus doit-il devenir le principal objectif de l’existence? », a-t-il  demandé rappelant que pour les chrétiens, le dimanche est le jour du Seigneur  mais aussi le temps de la vie familiale.

« Si les dispositions législatives généralisent le champ du travail dominical, les dommages humains et sociaux qui en découleraient seraient sans commune mesure avec le coût économique qui peut en résulter », a insisté Mgr Vingt-Trois. « Ce serait une mesure supplémentaire dans la déstructuration de notre vie collective qui ne toucherait pas seulement les chrétiens », a-t-il ajouté.

Dans son discours d’ouverture, il est également revenu sur le succès du récent voyage du pape en France qui a « montré aux observateurs attentifs et impartiaux que l’image donnée trop souvent d’une Eglise en décadence et sans avenir ne correspond pas à la réalité ».

Au cours de leur assemblée plénière, qui les réunit jusqu’à dimanche, les évêques doivent discuter de bioéthique, de « visibilité » de l’église dans une société de moins en moins pratiquante et du devenir des lieux de culte.

Le discours d’ouverture du cardinal Vingt-Trois montre toutefois que le temporel aura aussi sa place dans leurs discussions. Il a en effet évoqué assez longuement la crise économique, regrettant au passage que les « préoccupations  de l’équilibre économique mondial aient éclipsé » les travaux du synode qui vient de se tenir à Rome. Il s’est également interrogé sur le partage des richesses et l’écologie.   

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Les évêques veulent se faire entendre sur les sujets de société

LOURDES (AFP 4-11-08) — Travail du dimanche, partage des richesses, les évêques, réunis à Lourdes pour leur assemblée plénière, veulent faire entendre leur voix sur les grands sujets de société.

En ouvrant mardi les travaux de l’assemblée plénière des évêques à Lourdes, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France (CEF), a donné le ton en s’en prenant plutôt vigoureusement au travail dominical.

« Gagner plus doit-il devenir le principal objectif de l’existence? », a-t-il demandé rappelant que pour les chrétiens, le dimanche est le jour du Seigneur mais aussi le temps de la vie familiale.

« Si les dispositions législatives généralisent le champ du travail dominical, les dommages humains et sociaux qui en découleraient seraient sans commune mesure avec le coût économique qui peut en résulter », a insisté Mgr Vingt-Trois. « Ce serait une mesure supplémentaire dans la déstructuration de notre vie collective qui ne toucherait pas seulement les chrétiens », a-t-il ajouté.

Autre incursion dans le domaine temporel, ses commentaires sur la crise économique et la course au profit. Regrettant que les turbulences de l’économie aient « éclipsé » les travaux du récent synode, il a affirmé que « Dieu, qui s’adresse à l’humanité, lui apporte une espérance qui peut lui permettre de surmonter les péripéties de l’histoire et lui ouvrir un avenir plus assuré que les fluctuations économiques ».

« Nous devons assumer notre responsabilité dans le partage du travail et du développement avec les autres peuples de la terre », a encore déclaré Mgr Vingt-Trois.

Il faut s’interroger sur la répartition de la croissance, a-t-il dit, notant que « travailler plus, c’est pour ceux qui travaillent déjà ».

Il a ensuite exprimé ses préoccupations écologiques, disant qu’il est temps de réfléchir à l’usage et au devenir des ressources naturelles.

Le président de la Conférence des Evêques est revenu sur le sujet au cours d’une réunion de presse dans l’après midi : « J’ai voulu souligner que dans notre fonctionnement il y avait des objectifs qui ne tenaient pas compte de la réalité. Le monde n’est pas un réservoir dans lequel on peut puiser sans se poser de questions sur l’avenir ». Et encore: « si l’accroissement des richesses est une motivation essentielle, il faut se demander au détriment de qui ».

En revanche il n’a pas voulu se prononcer sur la retraite à 70 ans, faisant remarquer en riant que son « patron » (le pape) « a 82 ans ».

Si la crise économique a fait irruption à l’assemblée plénière, le débat sur la bioéthique était bien prévu au programme, de même que la question de la « visibilité » de l’Eglise dans une société de moins en moins pratiquante et le devenir des lieux de culte.

L’Eglise catholique veut donner des « pistes de réflexion » sur l’avenir de l’homme, soulignant qu’on « ne peut pas faire n’importe quoi » et qu’il faut analyser ce qui constitue un progrès pour l’homme.

Quant à sa place dans la société, elle semble adopter une position offensive, forte du succès du voyage du pape en France qui, a dit le cardinal Vingt-Trois, a « montré aux observateurs attentifs et impartiaux que l’image donnée trop souvent d’une Eglise en décadence et sans avenir ne correspond pas à la réalité ».

L’assemblée plénière, qui se poursuit jusqu’à dimanche, doit aussi se pencher sur le dialogue inter-religieux et la formation des prêtres.

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