Travail dominical: les Français très divisés

« Quand je n’avais pas d’enfant, cela ne me dérangeait pas»

Linda Brulard, 30 ans, contrôleuse RATP, qui travaille quatre week-end sur six.

CONTRÔLEUSE à la RATP, Linda Brulard, 30 ans, travaille « quatre week-ends sur six », comme ses collègues, pour une prime annuelle de 150 € .  Actuellement affectée à la vente des billets en station en raison de sa grossesse, cette jeune femme, déjà mère d’une petite Glwadys âgée de 3 ans et demi, n’est pas du genre à se lamenter: « C’est sûr, si j’avais le choix, je préférerais ne pas travailler le dimanche. Mais je ne me plains pas car j’ai un travail et tout se passe bien. »

« On ne se voyait plus ! » Salarié lui aussi de la RATP en qualité d’agent de maîtrise, Cyril, son compagnon, est également astreint à travailler quatre week-ends sur six. Si le jeune couple, domicilié à Joinvillele-Pont (Val-de-Marne), a expérimenté, l’année qui a suivi la naissance de Glwadys, « le repos décalé: l’un travaille le week-end où l’autre est de repos et vice-versa », il a vite renoncé à ce système. Et ce pour une raison simple : « On ne se voyait plus ! » se souvient Linda. Désormais, les deux parents sont sur le pont les mêmes jours, ce qui gonfle forcément les frais de garde à domicile : « 600 € par mois pour la nourrice qui intervient du lundi au samedi plus 50 € par dimanche pour l’étudiante », calcule Linda dont le salaire mensuel est de 1 500 € .

«Quand je n’avais pas d’enfant, travailler le week-end ne me dérangeait pas. Au contraire, j’appréciais de faire les courses en semaine dans les magasins lorsqu’il n’y a personne, confie Linda. En revanche, ce rythme. est beaucoup plus dur pour une femme qui a des gamins. » Et d’expliquer : « Le problème avec mon travail, c’est que je ne peux pas voir ma fille les deux jours du week-end alors qu’elle n’a pas classe. Et lorsque je suis en repos, c’est elle qui est à la maternelle, sauf le mercredi bien sûr. Le seul point positif, c’est que je peux plus souvent que les autres parents aller la chercher à la sortie de l’école à 16 h 30. » Travailler en fin de semaine apparaît donc aux parents comme autant de temps volé à la vie de famille – et plus encore depuis cette année avec la suppression des classes le samedi matin. Si Linda voit moins souvent sa fille, elle voit aussi moins souvent ses parents. « Lorsque nous avons notre week-end, racontet-elle, nous partons à Autun (Saône et- Loire) chez mes parents. Là-bas, on en profite pour se promener en forêt, cueillir des champignons … »

Philippe Baverel

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