Galeries Lafayette : Les horaires s'étirent et les employés se rebiffent

Le Parisien, Vendredi 17 oct 2008

«LA MODE vit plus tard » s’enthousiasme le slogan des Galeries Lafayette, boulevard Haussmann (IX e ). Sur les vitrines, des autocollants précisent « les ouvertures exceptionnelles » : hier le grand magasin a fermé à 22 heures au lieu de 21 heures. Demain, il clôturera à 21 heures, au lieu de 20 heures. De quoi ravir les clients et… agacer les syndicats. A l’unisson, ils appellent à la grève ce matin, dès 8 heures. D’année en année, la direction étend les horaires d’ouverture. Cette fois, c’est à l’occasion des « 3 J », un événement commercial du 8 au 23 octobre. Un test avant Noël : ces extensions seront généralisées les trois premières semaines de décembre, tout comme tes ouvertures les dimanches et les jours fériés.

« Bientôt ce sera du 24 sur 24, rouspète Thérèse, une vendeuse. On va dormir là ! » Dans les rayons, le ras-le-bol prédomine. « On a toujours travaillé les dimanches, continue une collègue. Mais là, il y en a de plus en plus. Et on ne peut rien dire, sinon on risque sa place. »

« Sans mes primes, je gagne 50 euros de plus que le smic » 

« La société change, le monde des grands magasins doit évoluer aussi », justifie une porte-parole de la direction, qui précise que ces horaires supplémentaires donnent droit à des primes et se font sur la base du volontariat. « Mais il y a des pressions, assure France, une ancienne. Si vous dites non, vous vous retrouvez dans des rayons que vous ne voulez pas. » Quant aux primes, dans un contexte de bas salaires, elles tiennent du chantage, dénoncent les syndicats. France a dix-sept ans de maison : « Sans mes primes, je gagne 50 € de plus que le smic. » Les syndicats s’inquiètent aussi pour la sécurité du personnel. « La grande majorité des salariés sont des femmes, dont beaucoup vivent en banlieue ». souligne Sarah Lavallée. déléguée CFTC, Emilie n’est pas salariée des Galeries, elle est démonstratrice pour une marque de luxe. Elle suivra le mouvement : « J’habite vers Meaux. Le soir, je rentre en train, vers 23 heures, 23 h 30. C’est la trouille. »

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