Les manifestants mercenaires au Palais Bourbon

Entre deux manifestations de sans-papiers exigeant une régularisation immédiate, une nouvelle manifestation des salariés de Casto, Leroy Merlin, et d’autres distributeurs, qui eux exigent de travailler le dimanche.

Selon Jean Bardet, député UMP qui les soutient, un accord – illégal – serait en voie d’être signé entre partenaires sociaux et directions de ces magasins pour étendre à l’électoménager le désordre initié par le fameux amendement ConfoKea. Qui sème le vent… 

Dépèche AFP du 18/6/08

2.000 salariés manifestent à Paris pour le droit de travailler le dimanche

PARIS (AFP) — Quelque 2.000 salariés (selon la police et les organisateurs) de plusieurs enseignes de distribution ont manifesté jeudi à Paris, aux abords de l’Assemblée nationale, pour défendre le travail dominical, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Sans dimanche = pas d’emploi », « Touche pas à mon job », « Pouvoir d’achat amputé » ou « Le dimanche, c’est mon choix », proclamaient les pancartes des manifestants, en grande majorité salariés des magasins de bricolage Castorama et Leroy Merlin, mais aussi de Go Sport, Eurodif, Art de Vivre, de la région parisienne.

Un groupe de salariés de la zone commerciale de Plan-de-Campagne (Bouches-du-Rhône), près de Marseille, s’est joint au cortège, parti en fin de matinée de de la station de métro Sèvres-Babylone (VIIe arrondissement) et qui a rejoint, à grand renfort de sifflets, cornes de brume et sirènes, les abords de l’Assemblée nationale.

Les manifestants demandent à ce que la proposition de loi UMP étendant les dérogations au repos dominical — à l’initiative du député des Bouches-du-Rhône Richard Mallié qui est venu saluer leur mobilisation — soit discutée au plus tôt par les députés.

Cette proposition de loi devait initialement être examinée le 10 juin avant d’être retirée du calendrier et il n’y a « pas de certitude pour l’instant » qu’elle le soit avant la fin de la session parlementaire, a indiqué à l’AFP M. Mallié.

« Il y a deux jours les gens défilaient dans la rue parce que soi-disant on veut les faire travailler (plus, ndlr), ceux-là veulent travailler et on les empêche de travailler, quel pays! », a commenté M. Mallié, en faisant allusion aux manifestations de mardi contre la réforme des 35 heures et des retraites.

Les salariés, rassemblés jusqu’en début d’après-midi sur une petite place attenante à l’Assemblée nationale, ont également reçu le soutien de deux autres députés UMP, Jean Bardet et Axel Poniatowski, élus du Val-d’Oise.

Dans ce département, plusieurs enseignes, dont Castorama et Darty, ont été condamnées en février en première instance à fermer le dimanche, une interdiction accompagnée d’une astreinte allant jusqu’à 40.000 euros par ouverture de magasin constatée. Ces sommes sont versées aux plaignants en l’occurence le syndicat FO, a relevé une porte-parole de Castorama.

Castorama, ainsi que trois autres enseignes, ont fait appel de cette condamnation devant la cour d’appel de Versailles qui rendra son arrêt la semaine prochaine.

Le député Jean Bardet a assuré qu’un « accord » sur le travail dominical entre syndicats et directions des magasins de bricolage du Val-d’Oise serait signé vendredi, et qu’il serait étendu ultérieurement au secteur de l’électroménager.

Une délégation de manifestants, accompagnée par M. Mallié, a été reçue par le député Jean Leonetti, vice-président du groupe UMP à l’Assemblée.

Pour le moment, aucune date d’examen de la proposition de loi n’a été fixée mais le groupe UMP se réunit la semaine prochaine pour travailler sur le sujet, a indiqué l’association « Laissez-nous travailler ».

photo Ian HANNING/REA

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