Les grosse ficelles de Luc Chatel

Décidément, une frange de l’UMP n’en démord pas, et veut absolument considérer le travail du dimanche comme une avancée sociale intéressante.

A l’heure ou de très nombreux économistes – Xavier Timbeau est le plus récent d’entre eux – démontrent que le travail du dimanche ne créé aucune augmentation de la croissance, Luc Chatel s’arqueboute à la suppression du repos dominical.

Luc Chatel est « un peu » ficelle, quand il parle de « l’exemple gagnant » du secteur de l’ameublement. Il oublie que l’amendement ConfoKea, cheveu sur la soupe de la loi dite Chatel, n’a fait que donner aux grands distributeurs de meubles la possibilité d’ouvrir le dimanche sans volontariat, ni prime (ni tambours, ni trompettes, d’ailleurs), c’est à dire s’est tout bonnement assis sur le principe présidentiel « travailler plus pour gagner plus », et sur la notion de volontariat hautement médiatisée par les opposants au repos dominical.

Dans ce contexte, on savoure particulièrement son affirmation tranquilisante « le principe du repos dominical demeurera ». On peut conserver le principe, au chaud, et faire travailler tout le monde le dimanche quand même, des principes solides étant souvent le meilleur endroit pour s’asseoir. Les amis du Dimanche n’ont pas fini de batailler…

AP / Nouvel Observateur 24-6-08

Chatel: le gouvernement espère « un accord » sur l’ouverture le dimanche

AP | 24.06.2008 | 14:13

Luc Chatel a répété mardi que le gouvernement restait « favorable » à l’assouplissement de la législation sur le travail le dimanche, et « espère » un « accord » au sein du groupe parlementaire UMP « dans les plus brefs délais ».

« Le gouvernement suit de près ce sujet » car « nous pensons que la législation actuelle est une législation d’une autre époque », a lancé le secrétaire d’Etat à la consommation, par ailleurs porte-parole du gouvernement. Mais « il n’y a pas encore d’accord en la matière » au groupe parlementaire UMP à l’Assemblée et au Sénat chargé « de faire une proposition de loi qui sera inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée », à la session d’octobre.

« Ce groupe nous a demandé quelques mois supplémentaires », en raison d' »avis très divergents parce que la situation est très différente ici au BHV en plein centre de Paris, à Plan-de-Campagne (Bouches-du-Rhône) ou à Chaumont en Haute-Marne », a ajouté Luc Chatel lors d’une conférence de presse à Paris. « Il faut tenir compte de la réalité locale, c’est ce que nous voulons ».

Le secrétaire d’Etat à la Consommation « souhaite qu’un accord puisse intervenir dans les plus brefs délais ».

Luc Chatel s’est déclaré « également favorable à un assouplissement du nombre de dimanches qui permette une dérogation pour les grands magasins ».

« Au moment où nous voulons libérer les freins à la croissance dans l’économie française, où on veut permettre à ceux qui veulent travailler davantage de le faire, le travail du dimanche, cela peut être une réponse », a-t-il avancé.

Mais « on ne veut pas passer d’un extrême à l’autre », « le principe du repos dominical demeurera », a-t-il assuré.

« Plus de cinq millions de nos concitoyens travaillent déjà le dimanche, et à l’époque où notre pays est la première destination touristique, (…) c’est une absurdité, une aberration que les magasins soient fermés », a martelé le porte-parole du gouvernement.

Citant « l’exemple gagnant » du secteur de l’ameublement, il a rappelé qu' »il y avait à la fois la conjugaison » de trois facteurs avec « des professionnels qui souhaitaient ouvrir le dimanche parce que cela a un impact direct sur les ventes (23 à 24% du chiffre d’affaires réalisé ce jour-là), les consommateurs », qui effectuent ce jour-là « des achats de biens raisonnés » et « la volonté des salariés pour bénéficier de conditions salariales préférentielles ». AP

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