La grande distribution secouée par sa première grève unitaire

Grande distribution : les vendeurs étaient demandés au rayon « grève »
Europe 1, vendredi 1 février 2008 19h06

La CFDT, la CGT et FO, les trois syndicats majoritaires dans le commerce, avaient appelé les salariés de toutes les enseignes de grande distribution à cesser le travail ce vendredi. L’objectif était d’obtenir une amélioration de leurs salaires et de leurs conditions de travail ainsi que le respect du repos dominical. La CGT a estimé que « plus de 80% » des enseignes ont été « touchées » alors que le patronat a évalué à 4,5% le taux de grévistes, mais avec 40% des hypermarchés touchés.

Mouvement inédit… Pour la première fois, plusieurs syndicats font front commun dans le secteur de la grande distribution. La CFDT, la CGT et FO ont appelé les 636.000 salariés à se mobiliser ce vendredi. Objectif : obtenir une amélioration de leurs salaires et de leurs conditions de travail, ainsi que le respect du repos dominical. La grande distribution est un secteur où les rémunérations sont souvent inférieures au Smic, où le temps partiel est fréquemment imposé et où les salariés à faible pouvoir d’achat sont soumis au travail du dimanche sans avoir vraiment le choix de refuser.

La CGT a estimé en milieu de journée que « plus de 80% » des enseignes de grande distribution étaient « touchées par le mouvement de grève ». Le secrétaire fédéral de FO, Dejan Terglav, a lui estimé que le taux de grévistes est de 80% dans les hypermarchés, de 65% dans les supermarchés et de 50% dans la logistique. Il a ajouté que le mouvement est particulièrement fort dans le sud (Nice, Marseille, Antibes, Toulon). Pour la CGT-commerce dans un communiqué, « le succès évident de ce mouvement unitaire montre la justesse des revendications des syndicats: augmentation des salaires, défense du repos dominical, emploi ».

Autre son de cloche du côté du patronat qui a lui évalué à 4,5% le taux de grévistes Selon la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), « 8,5% des magasins ont été touchés, tous formats confondus (magasins de proximité, supermarchés et hypermarchés) » mais sur les 1.400 hypermarchés, « environ 40% ». Le fonctionnement d’une vingtaine de magasins a été bloqué, a-t-elle précisé, les mouvements s’étant déroulés pour la plupart de 10H00 à 12H00 et s’étant traduits par le port de brassards ou de tee-shirts, la signature de pétitions, la distribution de tracts ou des débrayages. La direction de Carrefour a comptabilisé des grévistes dans 100 hypermarchés sur 226, celle d’Auchan dans 60 sites sur 150, celle de Champion dans 17 supermarchés sur 1.030 et celle de Monoprix, dans dix magasins sur 300.

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LExpansion.com du 4 février 2008

Participation massive des salariés du secteur en faveur des salaires, de la préservation du repos dominical et contre les temps partiels subis. Le patronat, lui, ne « comprend pas » les raisons du mouvement.

« 80% » de sites touchés selon les syndicats et à peine plus de zéro pour le patronat. La grève qui a frappé vendredi l’ensemble du secteur de la grande distribution embarrasse visiblement ce dernier. La FCD, la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution, l’évaluait ainsi à 2%. Chez Carrefour, le n°1 national et n°2 mondial, la direction a cependant recensé des grévistes dans 100 hypers sur 226 et dans 17 supermarchés Champion (son autre enseigne) sur plus de 1000. Du côté des syndicats, on se félicitait du mouvement, le premier unitaire en France, en faveur des augmentations de salaire, du maintien du repos dominical et contre le temps partiel subi. « C’est un succès historique » clamait FO.

Au-delà des polémiques sur ces chiffres, la FCD affirme surtout ne « pas comprendre les raisons » de ce conflit social. « Il faut rétablir la vérité. Notre secteur n’est pas un secteur d’emploi précaire. 90% des salariés chez nous sont à contrat à durée indéterminée » déclarait son président, Jérôme Bédier. Même son de cloche ou presque pour Serge Papin, le patron du groupement Système U : « 60% des temps partiels sont choisis (…) et personne n’est en-dessous du Smic en proportion de son temps de travail ». Ce à quoi Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, a rétorqué en dénonçant « la précarité, les horaires fluctuants, de nuit ou les cadences parfois très difficiles ». Et le même d’ajouter : « La réalité salariale n’est plus tenable, n’est plus supportable ». A la CFDT, François Chérèque ne dit pas autre chose lorsqu’il considère que la grande distribution « cumule tous les problèmes ».

 

 

Le Télégramme

Quelque 80% des magasins de la grande distribution (enseignes de supérettes d’hypermarchés) étaient touchés aujourd’hui par le mot d’ordre de grève lancé par les principaux syndicats du secteur, selon la CGT. La CGT, FO et la CFDT demandent des augmentations salariales, des emplois stables et le respect du repos dominical.

Chez Carrefour, la direction a comptabilisé des grévistes dans 100 hypermarchés sur 226. Chez Champion, 17 supermarchés étaient touchés sur 1.030, et les grévistes étaient au nombre de 170, selon la direction.

Pour la CGT-commerce dans un communiqué, « le succès évident de ce mouvement unitaire montre la justesse des revendications des syndicats: augmentation des salaires, défense du repos dominical, emploi ».

La CGT souligne que « les entrepôts sont également très touchés », 50 sites ayant été recensés.
Le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, s’est dit « satisfait » ce matin sur RMC d’avoir pu « conjuguer les efforts de trois syndicats pour mettre en avant la situation sociale et salariale des personnels de la grande distribution », « les plus précaires des salariés du commerce ».

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