Amendement ConfoKea : la CGT contre-attaque

Halte à la déréglementation du travail dans le commerce !

Le Sénat vient d’adopter un amendement qui ajoute les « Etablissements de commerce de détail d’ameublement » à la liste des établissements admis de droit à donner le repos hebdomadaire par roulement, donc à employer des salariés le dimanche.

Le motif invoqué pour glisser ce cavalier dans le projet de loi « pour le développement de la concurrence au service des consommateurs » est de « répondre au souhait exprimé par les salariés volontaires de pouvoir travailler le dimanche ». Les déclarations à la presse de son auteur, Mme Debré, insistent même sur la nécessité que ces heures soient payées à 200 %.

Or, dans l’article L. 221-9 du code du travail, modifié par cet amendement, il n’est aucunement question de volontariat ou de majoration de salaire.

Les quatorze types d’établissements prévus jusque là par l’article L. 221-9 du code du travail comportent, notamment, les hôpitaux, les hôtels, cafés et restaurants, les entreprises de transport ou encore les journaux.

La Cgt s’insurge contre cette volonté de légiférer précipitamment pour libéraliser l’ouverture des magasins le dimanche.

Le dimanche constitue un jour de repos commun à l’immense majorité des salariés qu’il faut préserver. Le supprimer dans le commerce, c’est le supprimer pour un ensemble de professions qui seront forcément concernées par l’ouverture des magasins : les crèches, le nettoyage, les transports, les services bancaires et financiers, les services postaux et bien d’autres.

Les « effets bénéfiques » pour l’emploi et la croissance relèvent de l’incantation : ils sont contestés par de nombreux économistes.

Ni le prétexte du volontariat, ni celui de la majoration de salaire ne sont recevables : le volontariat est une illusion, tant le rapport salarié-employeur est inégalitaire et les majorations de salaire disparaissent dès que le travail du dimanche devient la règle.

Il existe de véritables réponses au problème de pouvoir d’achat des salariés du commerce : supprimer le temps partiel contraint et donner une suite positive aux luttes qui se multiplient dans le secteur en augmentant les salaires.

Alors que 53 % des français se disent opposés au travail du dimanche, la Cgt réclame un véritable débat national avant toute nouvelle mesure législative ou réglementaire libéralisant le repos dominical.

Montreuil, le 14 décembre 2007

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