Action intersyndicale

Quatre syndicats majeurs, en l’occurrence la CFTC, FO, la CGT et la CGC, ont écrit en commun un excellent texte qu’ils ont adressé à Jacques Chirac, à François Baroin (Ministre de l’Intérieur, c’est de lui dont dépendent les Préfets), ainsi qu’aux présidents de groupe parlementaires.

Objectif de ce courrier : rappeler que la question du repos dominical ne doit pas être soumise à la pression des grandes enseignes, et demander à ce que soient respectés les textes actuellement en vigueur, qui est le minimum que l’on puisse demander à un Etat de droit.

Le repos dominical constitue une conquête sociale qui permet à la grande majorité des salariés de disposer d’un jour de repos commun. 

L’existence de ce jour de repos commun est remise en cause par les attaques incessantes menées depuis 20 ans contre le repos dominical des salariés du commerce.

A une libéralisation « officielle » (textes portant à 5 dimanches les possibilités de dérogation, mise en oeuvre de la notion de zone touristique etc.), s’est ajoutée une déréglementation de fait, imposée par des enseignes qui violent ouvertement la loi, souvent avec la complicité des représentants de l’Etat.

La virulence renouvelée des attaques contre le repos dominical (propositions de loi devant le Sénat et l’Assemblée nationale, manifestations type « Plan de Campagne ») ont conduit le Premier Ministre à saisir le Conseil Economique et Social qui vient de rendre un avis.

Celui-ci réaffirme la place du repos dominical, recommande un débat national sur la question et anticipe le résultat de ce débat en faisant des préconisations visant à libéraliser encore plus les ouvertures des magasins le dimanche !
 

Nos organisations réunies ce jour affirment que :

  • le repos dominical doit être préservé car il constitue un jour de repos commun à tous les salariés. L’existence de ce jour de repos commun est nécessaire à notre société.
  • l’ouverture des magasins le dimanche ne crée globalement ni richesses nouvelles, ni emplois supplémentaires. Elle tend à augmenter la précarité des salariés.
  • l’offensive actuelle contre le repos dominical n’est pas menée ni dans l’intérêt des consommateurs, ni dans celui des salariés mais dans celui des grandes enseignes du commerce dans l’objectif de prendre des parts de marché nouvelles.

Dans sa forme actuelle, le débat est tronqué. Libéraliser plus encore le travail dominical dans ces conditions relèverait d’une démarche précipitée et partiale.

Nos organisations veulent créer les conditions pour que l’ensemble des citoyens puisse juger des effets sociaux, économiques et sociétaux néfastes d’une libéralisation accrue du travail dominical dans les commerces.

En attendant le fait ne doit pas précéder le Droit.

Nos organisations s’adressent solennellement à vous afin que vous mettiez tout en oeuvre pour que les textes actuellement en vigueur cessent d’être bafoués.

Elles prennent l’engagement d’initier les actions nécessaires afin de faire respecter les textes en vigueur.

Pour la CFE-CGC     Jacques Biancotto
Pour la CFTC           Eric Scherrer
Pour la CGT             Karl Ghazi
Pour F.O.                  Brice Bellon

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