Nuit de soldes pas caline

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Grogne syndicale dans les grands magasins pour les soldes

Un appel à la grève a été lancé au Printemps Haussmann.

C’EST LA GOUTTE d’eau qui fait déborder le vase, selon la CFDT. La première « Nuit des soldes », une nocturne prévue à Paris jusqu’à 22 heures jeudi, a visiblement déplu chez des représentants du personnel des grands magasins. Dénonçant « la dérégulation du temps de travail », l’intersyndicale du Printemps Haussmann, à Paris, appelle à la grève demain, premier jour des soldes. Au Bon Marché, les syndicats FO, CFDT et CGT invitent les salariés à se présenter à l’heure habituelle d’ouverture, 9 heures 30 et non pas 8 heures 30 comme prévu par la direction.

« On demande toujours plus aux salariés sans les payer davantage », affirme Marcelle Rohr, déléguée syndicale centrale CFDT au Printemps Haussmann. Comme le grand magasin emploie beaucoup de démonstrateurs payés par les marques, la syndicaliste reconnaît qu’elle n’est pas sûre de vraiment mobiliser mercredi. Cette nocturne de jeudi s’ajoute, selon elle, à une organisation pesante du travail. En fonction de l’affluence prévisible au Printemps Haussmann, elle alterne des semaines « hautes » et des semaines « basses ». Ce système ne prévoit pas le paiement d’heures supplémentaires, explique Marcelle Rohr.
Le Printemps Haussmann prévoit de rester ouvert jusqu’à 22 heures jeudi, comme d’habitude. Cette nouvelle polémique s’ajoute à celle qui agite le commerce depuis plusieurs mois, à savoir l’ouverture le dimanche.
Libre choix
L’opération Soldes by Paris prévoyait que les magasins participants ouvrent le dimanche 14 janvier. Mais le préfet de Paris à dit non au Printemps comme aux Galeries Lafayette. Motif : les grands magasins parisiens ont déjà choisi les cinq dimanches travaillés auxquels la loi leur donne droit. Le Conseil économique et social devrait formuler des propositions d’aménagement dans un rapport sur le travail dominical qu’il doit rendre fin février. Pour sa part, Renaud Dutreil, ministre des PME et du Commerce, penche pour le modèle espagnol.
En Espagne, les magasins de moins de 300 mètres carrés peuvent ouvrir tous les dimanches. Les autres ont droit à une dizaine de dimanches par an. « La liberté totale, explique Renaud Dutreil au Figaro, c’est la disparition de centaines de milliers de petits commerces. En revanche, ne rien faire, c’est extrêmement conservateur. » Sur les Champs-Elysées, par exemple, souligne-t-il, les salariés travaillent le dimanche sur le principe du libre choix. Ils sont mieux payés et bénéficient d’un repos compensateur. « Sur cette base-là, tout le monde y gagne », estime le ministre.

 

MATHILDE VISSEYRIAS.
Publié le 09 janvier 2007 Actualisé le 09 janvier 2007 : 07h36

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