Le "modèle espagnol" ? Parlons-en !

Le modèle espagnol profite aux grandes surfaces de Madrid

Un article de La Tribune du 05/01/07

Existe-t-il réellement un  » modèle espagnol  » en matière d’ouverture des magasins le dimanche ? L’Espagne est elle-même en doute, s’agissant d’un secteur où l’essentiel des prérogatives a été transféré par Madrid aux gouvernements régionaux, qui disposent dans ce domaine d’une grande liberté. Les règles de base sont définies par une loi-cadre nationale peu contraignante. Entrée en vigueur le 1er janvier 2005, elle stipule que les autorités régionales sont tenues d’autoriser l’ouverture des surfaces supérieures à 300 m2 au moins 8 dimanches ou jours fériés par an. Le texte n’établit en revanche aucun plafond. Et la liberté reste la règle pour les établissements situés dans les zones touristiques, les gares, aéroports et stations-service, ainsi que pour les surfaces inférieures à 300 m2.

VIVES DIVERGENCES

Les gouvernements régionaux n’utilisent guère leur marge de manoeuvre pour faire preuve de laxisme à l’égard des grandes surfaces. Ainsi, pour 2007 (le calendrier est revu chaque année), pas moins de 15 gouvernements autonomes sur un total de 17 s’en tiennent au minimum de 8 ouvertures. Et cela toutes tendances politiques confondues. La Navarre est un peu plus généreuse, avec 9. Mais la Communauté de Madrid constitue une exception spectaculaire, en permettant l’ouverture de 20 dimanches ou jours fériés.

Les pouvoirs régionaux, il est vrai, sont particulièrement sensibles au poids électoral des différents  » lobbies  » du petit commerce, dontl’influence est plus faible dans la capitale. Cette situation provoque les protestations périodiques de l’ANGED, l’association patronale des grandes surfaces, pour qui l’hétérogénéité entre Madrid et les autres grandes villes constitue une rupture de l’unité de marché à niveau national.

L’élaboration de la loi actuelle avait d’ailleurs révélé de vives divergences entre le ministère de l’Économie, partisan d’une législation prévoyant une libéralisation plus radicale afin de mieux lutter contre l’inflation, et le ministère de l’Industrie et du Commerce, plus sensible aux pressions du petit commerce.

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